28/06/2015
28 juin 1915
Vous ai-je dit que nous avions, placée sous le képi, une sorte de calotte de fer semblable à celle des ecclésiastiques, mais un peu plus grande, pour protéger notre crâne des éclats d’obus ?
Incessamment, nous allons recevoir un casque de fer que l’on appelle déjà la “bourguignotte”. Je pense que ce sera plus pratique et le képi aura vécu.
J’apprends aussi que la bataillon qui nous a remplacé à Avocourt vient d’être évacué à cause de ses pertes et de ses malades.
(ci-dessous carte en partie illisible du 28 juin 1915, envoyée le 30 juin)
Prochaine note: 30 juin
06:00 | Tags : première guerre mondiale, argonne, tranchées, 1914-1918 | Lien permanent | Commentaires (0)
27/06/2015
27 juin 1915
Les Islettes, Meuse, Dimanche 27 Juin 1915 10h
Ma chère Hélène, ma chère Mommonde
La carte que je vous fais passer, vous rappellera la scène dont je vous avais parlé dans mes premières impressions à Avancourt. La situation, quoique un peu différente, car ici la cérémonie se place en plein air, donne tout de même la même idée. Il faut dire que là se trouvent beaucoup d'éléments du midi et ces gens sont fervents pour appeler Dieu à la rescousse, espérant sans doute ainsi avoir beaucoup moins à faire, c'est ainsi que leur refrain favori est, en invoquant le Très Haut, de lui dire et redire "Ne nous "abandônne pas– ne nous abandônne pas"–sans doute c'est très bien– mais je crains qu'un beau jour le Créateur impatienté ne leur réponde du mépris, eux-mêmes abandonnant si facilement la tranchée.
Ce dimanche matin je viens de conduire un détachement de malades à la visite aux Islettes et c'est pendant ce temps que je vous écris. Je crois que vous recevrez rapidement cette carte car ici c'est chef-lieu de canton. Donc […] […] celui, je vous embrasse bien toutes deux et attends avec quelque impatience cet après-midi car je vais sans aucun doute recevoir vos bonnes nouvelles. Je pense que ces cartes vous plairont. Ce sont des points d'étape, je n'ai pu avoir celle de Brabant.
Jusqu'à nouvel ordre ne plus m'envoyer ni cartes, ni papiers, ni enveloppes, on nous a ces jours-ci distribué un peu de tout cela.
Basin, 30 ter, I Cie secteur 59
Prochaine note: 28 juin
06:00 | Tags : première guerre mondiale, argonne, tranchées, 1914-1918 | Lien permanent | Commentaires (0)
26/06/2015
26 juin 1915
Les deux armées sont toujours face à face en limite de la forêt d’Argonne très accidentée, très difficile sinon impossible à prendre. Chacune d’elles est bien fortifiée dans ses positions et peut tenir indéfiniment.
Ces jours-ci, il y a beaucoup de dysenterie ; peut-être serons-nous relevés à cause de cela.
prochaine note: 27 juin
09:09 | Tags : première guerre mondiale, argonne, tranchées, 1914-1918 | Lien permanent | Commentaires (0)
24/06/2015
24 juin 1915
Vous me parlez des prix de ma fille. Hélas, je n’y assisterai pas ; mais n’en accusez pas ma volonté ; il y a ici quelques centaines de mille d’indésirables auxquels je ne puis laisser la libre jouissance de notre sol.
prochaine note: 26 juin
06:00 | Tags : première guerre mondiale, argonne, tranchées, 1914-1918 | Lien permanent | Commentaires (0)
23/06/2015
23 juin 1915
Enfin, j’ai reçu ce colis tant attendu ; mais je crois que le plus heureux a été mon camarade Garnier qui m’avait laissé comprendre son désespoir de n’avoir rien à se mettre “dans le nez”. Aussi, vous dire le succès de votre tabac à priser que j’ai pu lui offrir ; il s’en est offert une telle prise qu’un éternuement violent s’en est suivi et l’ennemi en a pris la fuite de peur....
Ainsi s’est terminée cette attaque brusquée.
prochaine note: 24 juin
06:00 | Tags : première guerre mondiale, argonne, tranchées, 1914-1918 | Lien permanent | Commentaires (0)
22/06/2015
22 juin 1915
Toujours en tranchée : la misère y est augmentée de mille et un petits inconvénients. D’abord, la grande chaleur, puis le manque d’ eau ; avec un “quart” il faut se laver la figure, faire sa barbe, se laver les mains et avec le restant faire sa vaisselle.
Puis, suivant l’expression pittoresque de mon ami Le Cor, “nous sommes violemment contre-attaqués par les mouches” ; il y en a partout et cela s’explique si l’on pense que tous ces hommes vivent là, au milieu de leurs détritus et de leurs résidus personnels.
prochaine note: 23 juin
06:00 | Tags : première guerre mondiale, argonne, tranchées, 1914-1918 | Lien permanent | Commentaires (0)